@Strange Atlas: En réalité, l'interprétation que j'en donne n'est qu'une parmi le champ des possibles (tout dépend de mon humeur). Si le personnage d'Atlas est placé hors de son jardin des espérides pour évoluer au quotidien tel un humble péon, il ne lui reste qu'un fardeau trop éreintant pour un homme ainsi qu'une naïveté qui va de pair avec une détermination sans faille (comme c'est hélas souvent le cas lorsque nos inflictions nous dirigent ). D'un point de vue psychologique impersonnel, la notion mythologique va de pair avec la fondation spirituelle d'une entité comme Big Boss, Zéro ou encore Psycho Mantis, Sniper Wolf, etc. Dans un monde tel que celui de Metal Gear où chaque action est stigmatisée, de tels protagonistes laissent la vie les façonner en sachant pertinemment que leur combat personnel et/ou pour une cause, dépassera leur fondement spirituel désincarné (je ne m'attarderai pas sur ce point). Donc les cicatrices causées par les actes et leurs répercussions ou simplement le facteur aléatoire, les rapprochent tous des bêtes monstrueuses que le public refuse d'imager (à juste titre) car ils ont été rendus difformes par la guerre. D'ailleurs, le terme "strange" n'existe et n'est signifiant que lorsqu'il y a marginalisation; ici, elle passe par une mise en évidence extrême des stigmates de ces individus, stigmates qui les rendent étranges à leurs propres yeux car gouvernés par leurs inflictions (pour en revenir à Atlas, en passant). Leur fardeau est leur vision du monde, teintée par la violence humaine. Lorsque le sort leur permettrait d'envisager les hommes et la raison différemment, ce n'est que pour un court instant. Puis le déterminisme qui les habite ramène ce fardeau sur leurs épaules sans autre choix spirituel possible. D'où le symbolisme permanent dans leurs noms, personnalités, styles, etc. Ils sont eux-mêmes écrasés par le poids de leur allégorie du monde à tel point qu'ils s'en réfèrent à des entités essentielles: l'animisme, le naturalisme, l'archétype de Jung & d'autres encore, mais dans le cas de mon exemple et par subordination, la mythologie. Par conséquent, Big Boss est un Atlas monstrueux qui ira jusqu'à métamorphoser sa vision du paradis en une forteresse impénétrable gardée par une armée sans nation aussi dangereuse qu'un ou plusieurs états. Son infliction est la paix, son fardeau est la guerre. Le Big Boss de cet univers est le créateur de sa propre mythologie, en somme. Ce n'était qu'une seule interprétation, mais évidemment c'est à la profondeur dans laquelle les notions sont enfouies que l'on continue d'estimer une oeuvre et subséquemment à la comparer au réel. C'est pour ça que je disais bon pseudo, car il fait appel à une image qui peut facilement se greffer à un canevas plus grand. En l'occurence, les thématiques de MGS si l'on y donne un tant soit beaucoup un aspect monolithique aux personnages. Mon interprétation est très volatile, aussi je préfère lire celle des autres car ma subjectivité ne m'intéresse pas vraiment. J'ai parfois été surpris de constater à quel point un héros, un monde parallèle fictif ou une simple notion ont représenté un l'avènement d'un changement drastique chez certaines personnes. À titre d'exemple, Kojima himself et ses 70% de spiritualisme redistribué dans des clades mentales cinématographiques. Voilà, désolé si ça ressemble encore à une thèse.
_________________ "All quiet?"
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