Mûrir c'est se découvrir soi-même, et dans mon cas comme dans le tien apparemment: apprendre à s'accepter tel qu'on est.
Mais mûrir c'est aussi découvrir les autres! Nous sommes tous différents, tous égoïstes à notre façon, et pourtant nous avons créé des codes, des règles... L'orthographe et la ponctuation en font partie. Certes la masturbation intellectuelle des immortels a aidé le système à se mettre en place, mais il y a des raisons plus profondes dans tout ça. Beaucoup plus sages et censées qu'il y paraît, ou que l'on y pense habituellement...
Les pavés dans la rue, ça te gène quand tu fais du roller? Ou ça t'amuse et ça t'aide à monter sur le trottoir, quand tu fais du vélo? Et les barrières? Et les feux tricolores?
L'exemple que j'apprécie le plus pour comprendre ce que je veux dire, c'est clairement celui du handicap: sur un simple trottoir on peut mettre des poteaux et des gardes-fous pour protéger les enfants, tu râleras de leur existence qui t'empêche de te garer, d'ouvrir ta portière, ou même de rentrer ta voiture sans risquer d'érafler l'aile. Sans parler des vieux qui traversent n'importe comment, et ralentissent sérieusement la circulation chaque fois qu'ils traversent...
Mais quand tu deviendras plus mûr tu seras ravi que tes enfants, puis tes petits enfants, soient protégés quand ils courent. Et quand tu seras vieux, au point de tenir péniblement sur tes jambes, tu seras bien satisfait de trouver un appui pour toi-même si besoin.
Sauf que ce jour-là, tu subiras difficilement de marcher sur la partie pavée et irrégulière du bateau: cette partie inclinée du trottoir, qui permet aujourd'hui à ton jeune voisin de rentrer sa propre voiture sur le parking...
Puis le jour ou tu auras un problème visuel suffisamment important pour ne pas voir les gardes-fous, tu t'y cogneras sévèrement au moins une fois, et ces anciens protecteurs redeviendront un calvaire au quotidien, à contrario des pavés qui te sauveront la vie: parce que chaque fois que ton pied se pose sur cette partie irrégulière du trottoir, tu es averti du danger d'un éventuel véhicule que tu n'aurais pas entendu arriver (à cause des gamins qui courent en criant à tue-tête), véhicules roulant tellement vite que les vertiges se succèdent et contribuent à transformer ce trottoir... En Enfer. Au point de ne plus oser sortir de chez toi? Je ne le souhaite pas.
Et ce jeune con au volant s'étonne que tu n'aies pas vu le feu avant de traverser? Ou bien tu l'as vu, mais il ne sait pas que tu te hâtes de traverser parce qu'en restant debout trop longtemps tu n'es même pas sûr de réussir à rejoindre le prochain banc qui te permettra de te reposer un peu avant de poursuivre ton chemin jusque chez le médecin...!
Respire, zen!
Feux de circulation, gardes-fous ou pavés, qui sommes-nous pour choisir ce qu'il faut garder, quand notre regard s'arrête à notre nez...? Dis-moi ce que tu veux retirer de nos trottoirs et je te dirais qui tu es, mais saisis-tu le bénéfice que chaque obstacle apporte à celui qui n'est pas dans Ta situation?
J'ai pris l'exemple de la vieillesse qui nous concernera tous, mais la vie est bien plus vaste que ça: nous sommes tous différents et nous avons tous nos propres vies, néanmoins les règles qui nous rassemblent essayent de donner une harmonie à tout ça, et c'est jamais facile d'accorder tout le monde pour vivre ensemble...
Il faut bien comprendre que ce qui peut sembler anodin pour toi, est certainement primordial pour quelqu'un d'autre. Par exemple, un point et une majuscule qui aident le dyslexique (ou simplement le mauvais lecteur) à repérer le début de la phrase suivante, pour s'arrêter quand il faut. Et les virgules, qui aident à dissocier les différentes parties de la phrase, rythmer la lecture, faciliter l'intégration corticale, et tout simplement te comprendre (sans abuser ni se priver des parenthèses). Pour ma part je ne suis ni un mauvais lecteur ni dyslexique, pourtant j'ai du mal à déchiffrer les pavés mal écrits, difficulté qui s'ajoute au simple fait que ce soit déjà un "pavé" en soit.
Sans oublier les fautes d'inattention et d'otographes, qui risquent de nous renverser à tout bout de chant quant elles se multi plient. Que deviendrait une coquille, sans un q pour s'asseoir?
Bref, si nous voulons vivre en bonne compagnie et partager nos phrases comme nos trottoirs (particulièrement avec des inconnus dont on ne sait pas ce qui est important pour eux-mêmes), alors il est primordial pour autrui de jalonner nos écrits de virgules et de majuscules. De drôles d'obstacles qui aideront n'importe qui à prendre appui, et s'adapter à notre propre rythme. Sans oublier d'insérer une ligne entre chaque paragraphe: des aérations
sans excès, qui permettent d'éclairer le texte à la manière d'un lampadaire!
Cette métaphore urbaine n'est peut être pas la plus pertinente pour toi X-Draque, de même que je ne cherche pas à savoir si Solidfrazer a des difficultés à te lire, ou si simplement elle cherche à "castrer" l'homme que tu es amené à devenir
Mais les raisons on s'en fiche, parce que le plus important c'est que chacun de nous s'éveille à ce qu'il peut apporter à son prochain.
Et la première chose qu'on puisse faire pour ça, c'est éviter de créer ce qui peut être une difficulté pour d'autres. Hélas, ces difficultés sont innombrables, et c'est très difficile de prendre conscience de Tout... Impossible? Et si, avant de s'interroger sur "quand est-ce que j'en fait trop?", on se posait plutôt la question: "est-ce que j'en fais assez"?
Un gros pavé peut être... Mais du moment que tu penses à moi la prochaine fois que tu fais le trottoir, alors ma mission sera accomplie. Et puis quand tu t'arrêteras sur les petits bosses qui marquent la bordure d'un quai ou d'un trottoir, à l'endroit du passage clouté, alors je sais qu'à la façon d'un point d'exclamation tu auras compris ce qui est réellement important! Bien davantage que la note d'une rédaction scolaire.
X-Draque a écrit:
vous pouvez pas vous imaginez à quel point ce fut une révélation pour moi d'apprendre que phoenix était médecin et qu'il connaît très bien son métier !
Absolument pas médecin, juste scientifique, ne mélange pas les deux!
Par contre j'essaye de m'ouvrir à tout ce qui m'entoure, et ça c'est vraiment intéressant!
Et tu ne peux pas imaginer à quel point j'apprends tous les jours davantage combien je ne sais rien! Mais oui c'est comme ça que j'aime la vie