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Metal Gear Solid 3 :
Snake Eater


Editeur : Konami
Développeur : Konami
Genre : Action-aventure
Plate-forme : PlayStation 2
Disponibilité : 04 mars 2005
 
Le test de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater

La venue d'un nouveau Metal Gear Solid est toujours synonyme d'événement dans le monde vidéoludique. Ce qui est "dommage", c'est qu'il ne reste pas neuf très longtemps. Une fois acheté, le jeu campe durant des heures dans le monolithe noir tant l'aventure de Snake est exaltante. L'aventure terminée, on se surprend à rêver de vouloir la redécouvrir pour la première fois. Mais ce troisième MGS est-il bien dans la lignée de ses prédécesseurs ? Il aura fallu attendre près de quatre mois après la sortie américaine pour le savoir...


Un peu d'histoire

1964, au petit matin, un avion américain survole le ciel soviétique en toute illégalité. A l'arrière de l'appareil, on y retrouve Snake cigare au bec, se préparant, attendant le signal de son supérieur Major Zero. Et soudant, la cale s'ouvre bruyamment, invite la lumière du soleil à prendre place dans l'appareil. Le vent s'y engouffre. Le cigare, fraîchement écrasé, profite de la bourrasque pour s'envoler. Snake, lui, s'approche du vide en tâtonnant doucement. « Spread your wings and fly god be with you! » Les mots de Major Zero en tête, se laissant aller en avant, Snake fait le grand saut dans ce qui sera une aventure qui bouleversera définitivement sa vie, et par la même occasion la notre, celle de joueur.

C'est pendant le Halo de Snake (un saut en très haute altitude) qu'on apprend sa mission en territoire ennemi. Sokolov, un brillant scientifique russe, est tenu prisonnier. Il y a quelques années, en pleine crise de conscience, il était passé à l'ouest avec sa famille grâce à l'aide des américains. Mais en 1961, ils furent dans l'obligation de le restituer aux russes évitant ainsi que la crise de Cuba ne s'aggrave.

Contre son gré, Sokolov doit alors poursuivre son travail consacré à une arme secrète de destruction massive : le Shagohod. Une fois achevé, ce tank nucléaire changerait la face du monde. C'est pourquoi Snake, agent d'élite du groupe FOX, se doit d'agir vite et efficacement. Mais bientôt, il découvrira qu'il est très loin d'être le seul à vouloir mettre la main sur le scientifique.


Retour aux sources

La première chose qui frappe lorsqu'on prend Snake en main, c'est la beauté de la jungle. Elle est si dense, si vivante, si réaliste... La faune est très variée. On y trouve des oiseaux, des crocodiles, des grenouilles, des vautours, des terroristes... Seulement voilà, Naked Snake, son véritable nom de code, est aussi armé qu'un serpent dans la jungle. S'il est pris, aucun élément ne doit le trahir ses employeurs. L'infiltration est donc toujours de mise, même s'il est possible de jouer de bien des manières différentes. Ainsi, un joueur peut avoir une toute autre approche qu'un autre.
Ce qui frappe par la suite, c'est cette caméra plongeante si fidèle à la série. Si dans des milieux fermés tels que le Big Shell ou le Tanker où elle convenait parfaitement, ici dans la jungle c'est une autre paire de manche. Epoque oblige, "l'absence" de radar n'arrange rien. C'est bien simple, les ennemis étant si peu visibles grâce à leur camouflage, il n'est pas rare de s'arrêter tout les trois mètres pour regarder devant soi, souvent avec l'aide les jumelles. Le stick R3 permet certes de bouger le cadre, mais c'est insuffisant. On aurait aimé une caméra complètement mobile à la manière d'un Spinter Cell. Dommage. Cependant, ne gâchons pas notre plaisir pour autant. Après tout, on s'y fait très vite.

Autant le dire tout de suite, les premières minutes de jeu sont quelques peu éprouvantes. Le scénario met un peu de temps à se lancer. Tout le contraire de Sons of Liberty.
Ceci dit, le temps que Snake passera à parler au codec est insignifiant comparé à MGS 2. Même si le début de l'aventure aurait tendance à nous faire penser le contraire. Autre nouveauté, le camouflage. Il faut s'adapter en fonction du terrain et pour ce faire, Snake dispose de tuniques ainsi que des peintures pour le visage. Il faudra trouver la bonne combinaison pour bien se fondre dans cette nature hostile. Une jauche en haut à droite de l'écran indique le pourcentage "d'invisibilité" de Snake. Au plus le chiffre est élevé, au moins Snake sera visible des ennemis, à condition bien sûr de ne pas faire de bruit. Un estomac vide peut en effet vous trahir.


Et bon appétit bien sûr !

Le mot d'ordre de cet épisode : la survie. Si la faune et la flore sont fortement présentes dans cet épisode, ce n'est pas uniquement pour enrichir l'ambiance. En effet, il vous faudra absolument surveiller la jauche de stamina qui représente l'endurance de Snake. Il faut veiller à gérer l'inventaire des armes et accessoires, sous peine de fatiguer inutilement Snake. Quand cette jauche est vide, Snake sera beaucoup moins performant : manque de précision au tir, et surtout un estomac qui grogne. Dans ce cas, adieu la discrétion ! Pour combler à ces phénomènes quelque peu gênants, Snake devra chasser et se nourrir dans la jungle avec l'aide de ses armes blanche, à feu, ainsi que des pièges qu'il aura précédemment posés. Attention toutefois à ne pas manger n'importe quoi. La jungle ne fourmille pas forcément que de bonnes choses. Une intoxication est toujours possible si par inadvertance, Snake mange un animal qui a pourri dans son sac. Le jeu prend donc en compte du temps qui passe grâce à l'horloge interne de la PS2. Un serpent chassé il y a quatre jours ne sera certainement plus mangeable. Heureusement qu'il est également possible de garder un animal vivant dans l'une des trois cages mis à disposition, simplement en ayant pris soin de l'endormir, ainsi il n'a aucun risque de périmer.


Armé jusqu'aux dents

Comme dans les épisodes précédents, Snake a droit à un arsenal assez impressionnant pour un seul homme. On se demande où il cache tout ça. La magie du jeu vidéo me direz-vous. Ce qui diffère de Metal Gear Solid 2, c'est l'époque. 1964, pas d'armes sophistiquées comme le Nikita ou le Stinger. Par exemple, le radar n'est pas utilisable continuellement. Il faudra faire attention à sa batterie. Le silencieux du MK22 a aussi une durée de vie limitée. Il faudra économiser et ne pas tirer à tout va. Snake peut également monter aux arbres (limités malheureusement), de se tenir aux branches sur un bras et tirer de l'autre, ou assommer les ennemis en leur tombant dessus.

Mais la véritable nouveauté est l'apparition du CQC (Close Quarters Combat). C'est une technique de combat de corps à corps classe mais risquée. Parfaite pour désarmer l'ennemi, lui soutirer de force des infos, de s'en servir comme bouclier humain, de l'assommer en le projetant au sol, ou de lui couper la gorge dans le silence le plus complet. Les animaux chassés vivants peuvent être également une "arme" redoutable. Il est tout à fait possible de lancer un serpent aux pieds d'un ennemi trop attentif pour s'en débarrasser.

L'intelligence artificielle déçoit un peu. Elle est dans la même lignée que MGS2, seulement les années ont passées, et elle n'a pas vraiment changée. Il suffit de comprendre son mécanisme pour ne plus du tout être surpris. Une fois Snake, découvert, certes il est très difficile de se débarrasser des gardes, si on joue le jeu. Mais ils ont souvent la mémoire courte. Passer d'une zone à une autre peut largement permettre de se tirer d'affaire, si on sait comment si prendre. Du moins, en mode normal. Mais là, je chipote beaucoup.


J'ai glissé chef !

Après une fusillade, une chute d'un arbre, ou même une mauvaise rencontre avec un animal, Snake peut être plus ou moins blessé : fracture, coupures, brûlures,... C'est pourquoi il dispose, dans son sac, d'une série de médicament (pansements, aiguille, attelles, désinfectant, anti-inflammatoires, sérum, etc.). Un menu clair nous permet de le guérir. Bien sûr, il faudra prendre en compte de ce qu'il a besoin suivant sa blessure. Une morsure de serpent peut affecter sa précision si Snake ne se soigne pas...

Encore une fois Kojima et son équipe ont apporté ce souci du détail propre à la série. Il y a tellement de chose à expérimenter, à découvrir qu'il est impossible de tout voir lors de sa première partie. Car même si le jeu n'est pas exempt de défauts, il est incroyablement riche. Par exemple, si Snake s'est empoisonné, il est possible de le faire vomir pour le sortir de ce mauvais pas. Fallait y penser ! Graphiquement, Snake Eater ne déçoit pas du tout. Mais il arrive que pendant des phases de jeu, ou de cinématiques, le frame rate chute dangereusement. C'est clair, MGS 3 pousse la PS2 dans ses derniers retranchements. Cependant, nier que la réalisation est tout simplement magnifique serait être d'une mauvaise foi crasse.

La modélisation, surtout des visages, est superbe. Les environnements sont très variés, alternants extérieurs et intérieurs, le jour et la nuit, pour notre plus grand plaisir.

Au service du scénario, les cinématiques sont toujours menées de mains de maître. Certaines proposent même un autre angle en nous invitant à appuyer sur la touche R1. Très sympathique ! Le doublage américain est de très bonne facture. Les acteurs sonnent juste. On se souviendra du doublage sur Twin Snakes ou David Hayter avait tendance à trop en faire pour Solid Snake. Certains propos en devenaient ridicules. La mise en scène est efficace et parfaitement compréhensible. D'ailleurs, le scénario aussi. Il n'est pas aussi complexe que l'est Sons of Liberty. On le comprend dès la fin de la première partie. Pas de prise de tête possible. Et puis, Snake Eater ne se prend pas vraiment au sérieux. C'est une sorte d'énorme clin d'oil aux premiers James Bond dont Kojima est très friand. Pour s'en convaincre, le générique à la manière de Maurice Binder en est une preuve indéniable. Il arrive même que cet épisode se parodie lui-même avec beaucoup d'humour. MGS 3 est très second degré en somme.

Le scénario se passant avant MGS et MGS2, la plupart des personnages sont totalement inédits. On retrouvera le jeune Ocelot très maladroit et son amour pour les Colts Single Action Army ; Big Boss, bien sûr, dont on comprendra enfin sa déchéance. On regretta cependant des boss moins charismatiques, à l'exception de The End, qui propose tout simplement l'un des meilleurs duels de la série. A souligner aussi la rencontre inoubliable et tourmentée avec The Sorrow. Le scénario débouchera sur une fin inoubliable. Kojima raconte même qu' « En Corée du Sud, 90% des joueurs qui ont terminé le jeu avouent avoir pleuré à la fin. » Et on comprend bien pourquoi !


Comme en vrai !

A noter que, sous la direction de Motosada Mori (le conseiller militaire), Kojima et son équipe ont suivit une formation militaire. Un petit tour dans la galerie s'impose pour voir cette manière originale de se documenter. Maintenant, on sait d'ou vient le réalisme de MGS 3...

Et nous, et nous ?

Konami récompense notre attente, nous pauvres européens, en ajoutant des petit bonus par-ci par-là : des camouflages inédits, un mode Duel qui permet d'enchaîner tout les boss du jeu, un mini jeu "serpent contre singe" où il faudra chasser les petit singes bien connus d'Ape Escape, la possibilité de revoir toutes les cinématiques du jeu, et un nouveau mode de difficulté : Extreme (bonne chance pour celui-là !). En quatre mois, le mode 60Hz n'est définitivement pas présent. Nous avons encore droit à un 50Hz optimisé. Dommage...


Pour résumer

Snake Eater est un incontournable. On regrettera la caméra qui se fait vieille aujourd'hui, mais la réalisation est d'une si grande qualité qu'on serait presque en voie de tout pardonner à Kojima. Le gameplay est toujours aussi riche et apporte son petit lot de nouveauté. Après un petit moment d'adaptation, Snake répond au doigt et à l'oeil. Le scénario parsemé de très nombreux rebondissements, est très compréhensible et débouche sur une apothéose rarement vu dans un jeu vidéo (la larme ! la larme !). Bref, si vous n'avez pas encore fait ce jeu fascinant, je vous envie à en mourir.



      

 
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