Kojima : Nous avons été contacté par de nombreuses personnes. En fait, on nous contacte tous les jours par des gens de l'industrie du cinéma. Pour le moment, il n'y a rien de vraiment concret. Si Solid Snake devait être incarné par un acteur, je verrais bien Russell Crowe. En tous les cas, je ne ferais pas de film ou d'animé ou de nouvelles moi-même mais je n'ai rien contre le fait qu'un autre artiste se charge de créer par exemple un film sur Metal Gear Solid.
Playscope : Étant donné que MGS2 est sans aucun doute l'une des expériences ludiques les plus cinématographiques, quelle est votre opinion concernant le rapprochement entre cinéma et jeux vidéo ?
Kojima : J'ai tendance à penser que l'industrie du cinéma et les jeux vidéo sont totalement différents. Les jeux vidéos sont interactifs, le cinéma ne l'est pas. Ils poursuivent chacun leur voie. Mais maintenant, il est possible de travailler avec des gens comme M. Harry Gregson-Williams. Nous pouvons prendre des choses dans la musique mais également des éléments de la littérature, du cinéma, etc. Tous ces médias ont leur propre existence mais je peux les marger. Je peux être l'outil permettant de les assembler et créer quelque chose que nous n'avons encore jamais vu. C'est ce que je voudrais continuer d'explorer et d'expérimenter.
Playscope : Quand pensez-vous qu'on ne fera plus de différence entre images de synthèse et la réalité ? Serais-ce une bonne ou une mauvaise chose selon vous ?
Kojima : Je ne suis pas du tout intéressé par l'image de synthèse tentant de reproduire la réalité. Je ne pense pas qu'elle dot être utilisée de cette manière. Avec la magie des images de synthèse, nous devrions créer des mondes et des personnages que nous ne voyons pas dans la réalité. Évidemment, on verra beaucoup de productions tentant de ressembler à la réalité. Il faudrait que cela soit fait avec sagesse.