Playscope : MGS2 est un véritable blockbuster, un jeu au style très hollywoodien. Voulez-vous continuer sur cette voie ou revenir à un genre plus traditionnel ?
Kojima : J'ai plusieurs projets en tête. L'un d'eux est encore dans le style blockbuster comme MGS2 mais j'ai d'autres idées. J'aime aussi bien les films hollywoodiens que les films britanniques ou asiatiques (NDLR : Hideo Kojima était critique de cinéma). J'ai plusieurs idées qui peuvent ainsi amener à des productions importantes comme à des productions plus simples. Ce que j'essaie de faire maintenant est de faire une liste de ce que je voudrais faire dans l'ordre des priorités.
L'équipe de MGS2 a grossi pour atteindre environ 70 personnes. Il n'est pas facile de travailler avec une équipe de cette taille. C'est comme si je me battais seul contre 70. Il y avait des moments où je voulais parler à chacun des 70 membres un par un chaque jour mais c'était tout simplement impossible. Même si quelqu'un n'était pas venu travailler tel ou tel jour, je ne m'en serais pas rendu compte. Je voudrais donc pouvoir travailler avec une équipe plus restreinte.
Playscope : À quoi jouez-vous à titre personnel ?
Kojima : Quand j'étais étudiant, je jouais à des jeux comme Super Mario Bros sur la Famicom (NDLR : nom japonais de ce qu'on a appelé ici la NES) ou le shoot de Namco, Xevious et à un jeu qui n'est jamais sorti ailleurs qu'au Japon. Sans ces trois jeux que j'ai pratiqué si souvent, je ne serais pas dans cette industrie. Ces derniers temps je joue surtout à Smash Bros Melee sur GameCube avec mon fils.
Playscope : Vous avez été nommé par le magazine Newsweek dans leur « Who's next list » comme l'une des dix personnes les plus influentes de cette année. Pensez-vous que l'industrie du jeu vidéo a grandi et qu'est-ce que cela signifie pour vous ?