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Norihiko Hibino, Metal Gear Solid en quelques notes...
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par Sheen
La composition de Metal Gear Solid 2 a été facile, explique Hibino. Le jeu se passant dans un futur proche, le japonais raconte qu'il a utilisé énormément de Drum and Bass. Parmi les différentes musiques que composent le jeu, trois ou quatre morceaux varient suivant l’évolution de l’action qui se déroule à l’écran. Par exemple, si un ennemi a fini sa ronde après une alerte, le son diminue progressivement. Ces musiques de situation ont une longueur et un style commun. Elles sont divisées en trois. Une lorsque Snake s’infiltre, une autre quand il est repéré, et une troisième alors qu’il est recherché. En d’autres mots, la musique est construite de plusieurs couches successives prêtes à se lancer à tout moment. Celles-ci ont été assemblées par un programmeur qui n’a pas vraiment eu beaucoup de mal à le faire, puisque ces musiques sont toutes de la même durée, dit Hibino en souriant.
Surfer girl my little surfer girl... Dans Metal Gear Solid 3, C'est à peine différent. Il y a beaucoup plus de musiques de situation : la jungle, le désert, la forêt,... Mais le véritable travail se trouvait dans la recherche à faire ressortir une sonorité caractéristique des années 60, tout en essayant de garder le son électronique propre à Metal Gear Solid. Pour ce faire, Hibino a touché à tout, à l’image de la flûte, ou encore de la guitare. De même que certains bruitages venaient directement d’une guitare électrique ! Lorsque Hibino compose, il se doit de tenir compte de la personnalité de chaque personnage, de l'élément fort et charismatique de chacun d'eux. Et c'est à souligner, Snake n’est pas l’unique personnage à bénéficier de ce traitement particulier. Pour The Pain, Kojima souhaitait une sonorité très hollywoodienne d'un héro digne d’un film d'action. Pour The Fury, le côté fou devait distinctement ressortir des instruments d’Hibino. Enfin, pour The Fear, le bonhomme sautant d’arbre en arbre, la sonorité devait mettre en évidence le coté de la jungle, le bac à sable du personnage. Dans un souci du détail, Hibino a également fait très fort avec les musiques du Codec. Elles sont toutes de lui, même si les noms des auteurs auraient tendance à prétendre le contraire. En effet, ceux-ci sont tout simplement fictifs ! Les noms comme "Starry K" et "66 Boys" sont des parodies tout droit sorties de son imagination. L'idée de départ était de trouver une sonorité propre des années 60. Mais il n'était pas possible d'utiliser les vraies musiques de cette époque en raison du coût élevé des droits d'auteur de celles-ci. C'est pourquoi il a réalisé quelques parodies sous de faux noms d’artistes. De cette manière, c’est comme si ces artistes existaient véritablement. Par exemple l'artiste Sergei Mantis vient du véritable artiste : Sérgio Mendes ! L’origine des "66 Boys" est ici bien plus difficile à déchiffrer. Boys vient naturellement des Beach Boys mais le 66 est plus méconnu. Et pour cause ! En fait, ce nombre tient ses origines de "Roppongi Hills" qui est l’endroit où a été fait le jeu. L’adresse plus précise est "Roppongi roku-chome". Le nombre 66 vient du fait que Roppongi et roku-chome commencent par le kanji japonais "6". Quand à Starry K, ce nom vient de Starry Kojima, et Chunk Raspberry de Chuck Berry... C’est bien sympathique tout ça ! Le Chant du Serpent... Par la suite, Norihiko Hibino a également travaillé sur Metal Gear Solid 4. D'ailleurs, aujourd’hui encore, Konami reste son principal client. Pour ce quatrième épisode, Harry Gregson-Williams était également de la partie, cependant, il a moins composé en comparaison des deux derniers épisodes. Pour Metal Gear Solid 2 et Metal Gear Solid 3, Harry Gregson-Williams a réalisé une trentaine de minutes de musique. Le reste, c’est Norihiko Hibino qui s’en est chargé. Pour Metal Gear Solid 4, Hideo Kojima voulait une direction très différente. Plus que jamais, la musique devait intensifier l’atmosphère. C’est pourquoi, Nobuko Toda s’est principalement occupée de toute la partie in-game du titre. Cependant, Kojima étant quelque peu nostalgique du passé, il a demandé à Hibino de se charger des scènes de batailles, parce qu’il voulait garder le même genre de sonorité que les anciens épisodes. Ainsi donc, les 90 minutes de musiques de Metal Gear Solid 4 ont été composées en seulement trois petites semaines ! Hibino se dit soulagé de n’avoir pas été seul à travailler sur ce projet. Autrement, il n'aurait jamais pu le terminer à temps. Mais malgré tout, la réalisation est restée un véritable défi ! Pour la création de la musique de MGS4, deux approches différentes ont été utilisées. Tout d’abord, Norihiko Hibino avait la lourde tâche de modifier les musiques d'Harry Gregsons-Williams en prolongeant ses notes. Ensuite, de créer de la nouvelle musique. Ce rôle lui a été confié parce qu'il était le seul à bien connaitre le travail de Harry Gregson-Williams. En ce qui concerne les nouvelles musiques, Hibino n'a fait que superviser. Il est très rare qu’Hideo Kojima demande à Norihiko Hibino de changer un détail dans son travail. Kojima lui a toujours fait confiance. C'est l'une des raisons pour laquelle il a été rappelé pour retravailler sur Metal Gear Solid 4. Kojima savait qu'il pouvait partager ses idées avec lui. Rendre à Caesar... Mais Hibino souhaite se consacrer sur des plus petits projets que Metal Gear Solid. D’ailleurs, il en a eu l’occasion alors qu’il travaillait encore sur Metal Gear Solid. Hikaru no Go était un projet très inhabituel pour Hibino, qui avait composé le thème de la fin du jeu. Le producteur lui avait demandé de faire une musique proche du genre de la Belle et la Bête. Ce travail devait être fait en interne à cause d’un budget réduit. C'est la raison pour laquelle Hibino ne pouvait pas prendre de chanteurs professionnels. Alors, il choisit une assistante qui travaillait chez Konami ainsi que Scott Dolph (l'ancien assistant de Kojima) pour les faire chanter tous les deux ! Quand Norihiko Hibino a quitté la production de Metal Gear Solid, la plupart des gens pensaient qu’Harry Gregson-Williams était l’unique compositeur des Metal Gear Solid. Ce fut alors une année difficile pour Hibino. Il ne cache pas qu'il s'agissait là d'une situation plus que frustrante ! Mais aujourd'hui, Hibino a enfin trouvé le succès. Son nom a réussi à se faire une place méritée au sein du milieu. Norihiko Hibino se dit très soulagé. Depuis 2004, il a travaillé sur énormément de jeux : Zone of The Enders 2, Yu-Gi-Ho, 1942: Joint Strike, Wolf of the Battlefield: Commando 3, pour ne citer qu’eux. Aujourd'hui, Norihiko Hibino dirige sa propre entreprise, et il avoue avoir moins de temps pour composer. Mais il compte bien changer tout cela d’ici les prochains mois !
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