Derrière les traits de Metal Gear Solid: Peace Walker01 novembre 2009 par lepolohuevo

Après un 100e épisode haut en couleur qui regorge d’infos provenant directement de la bouche de vos créateurs préférés, c’est au tour du grand Ashley Wood d’apporter la cerise sur le gâteau! Pour ceux qui reviendraient de Mars, Ashley Wood est l’artiste australien qui joue du pinceau dans la BD de Metal Gear Solid, dans les cinématiques de Portable Ops et dans les prochaines cinématiques du désormais très attendu Metal Gear Solid: Peace Walker! Même si cette interview parle de tout et de rien, elle vaut le détour! Mais avant, découvrons quelques actualités de Metal Gear Solid du Tokyo Game Show 2009 encore méconnues!

Coming soon in Peace Walker...

Si le japonais ne vous dérange pas, vous avez sûrement du faire partie des nombreux joueurs à jouer à la démo de Peace Walker. Mais sachez qu’il y avait une autre démo qui, elle, était exclusive pour tous ceux qui ont participé au Tokyo Game Show. La différence? Plus de niveaux, mais aussi la possibilité de zoomer et de bouger la caméra pendant les cinématiques. Mais ce n’est pas tout! Il y avait même une cinématique interactive où le joueur devait éliminer un ennemi. Ainsi, vos actions détermineront le cours de l’histoire! Ne cherchez pas dans votre démo, cette partie ne sera disponible que dans la version finale du jeu. L’attente promet d’être longue... (Notez que Kojima Productions sort une nouvelle démo le 1er novembre. Oui aujourd'hui! L’ensemble de ces éléments devrait s’y trouver, annonce Hideo Kojima sur son blog !)

Pour conclure ce chapitre, sachez que Metal Gear Solid : Peace Walker a été récompensé par le Future Award au TGS, en tant que "le meilleur Jeu PSP"! Mais également une nouvelle récompense pour notre cher Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots qui a gagné Le Grand Prix de la division japonaise du jeu vidéo! Et un trophée de plus sur l'étagère du studio, qui est sûrement sur le point de craquer!



Interview de Ashley Wood

Pour ceux qui ont passé leur temps sur Mars, Ashley, peux-tu nous donner quelques détails sur toi?

Bonjour ! Je suis Ashley Wood, je suis artiste depuis 20 ans et j’ai travaillé sur des comics, des films, des jeux vidéo, des jouets, et j’ai la chance de pouvoir travailler sur le futur Metal Gear Solid!

Et que dessines-tu en général?

Je dessine principalement des robots et des femmes nues *rires*! Hé ouais, c’est une veine pour un type comme moi de bosser ici! Bref, c’est mon CV.

Peux tu nous dire quel est ton point de vue sur Peace Walker en tant que dessinateur?

Je pense que c’est peut-être le meilleur Metal Gear, à condition que le fait de jouer sur une console portable ne vous dérange pas. Mais ça fait presque peur de voir tout le contenu qu’il y aura dans ce jeu, j’ai du mal à croire que ça va tenir sur un seul UMD ! Ce n’est que mon avis, mais après avoir déjà fini tous les autres jeux, je pense sincèrement que Peace Walker pourrait être le meilleur! Et ce n’est pas parce que j’en fais partie, ok?

Vraiment?

Non, c’est parce que Kojima me paie le repas tout les midi! *rires*

Nous pensons toucher à une plus grande audience avec Peace Walker, mais penses-tu que la PSP soit appropriée à ton art?

Bien sûr, si on regarde la PSP d’un point de vue d’artiste, tu t’aperçois que la console se tient comme une BD, et on peut voir les dessins bouger et parler tout en dégustant l’histoire. On peut voir que ce jeu est destiné pour la PSP, qu’il est vraiment conçu pour elle. C’est comme porter un MGS sur la PSP. Celui-ci profite un maximum du hardware.


Et puis, tu ne fais pas que le visuel cette fois!

Et non! Il y aura aussi du gameplay dans mes cinématiques! C’est un peu dur à expliquer la manière dont ça fonctionne car il faut vraiment le voir pour le croire. C’était une idée de Kojima et de Shinkawa dont on a discuté pendant des jours. C’est superbement bien trouvé, mais pour avoir des idées de la sorte, non seulement il faut être fou, mais aussi très ***! Non, plus sérieusement, même si vous n’aimez pas MGS, vous devez au moins apprécier ce que Kojima Productions produit. Je crois qu’une fois que les gens pourront y jouer, ils seront d’accord. Commencez à sonner aux portes les mecs!

Quand tu travailles avec d'autres personnes tel que Mr.Shinkawa ou Mr. Kojima, as-tu rencontré des difficultés et des avantages?

Oui, ils ont des idées merveilleuses et je ne le nie pas... Mais c'est ça aussi le désavantage. Moi aussi j'ai des idées merveilleuses et si je ne leur donne pas vite, j'aurai l'air bien bête tout seul dans mon coin! Mais oui, on a ce lien de créativité. Peu importe si vous êtes japonais, anglais, allemand ou français : les gens communiquent par la créativité et l'art. Je connais juste 2 ou 3 mots de japonais mais ils ne sont pas très polis... Mais le but de tout ça est de créer un bon jeu, et surtout de s'amuser. On n'est pas payé pour ça, mais on a besoin d'amour et de passion pour créer un bon jeu et Kojima Productions a cette passion.

Te sens-tu proche de Mr.Shinkawa?

Oui car, comme je l'ai dis avant, Yoji et moi avons ce lien de créativité et travailler ensemble est vraiment un plaisir. On passe des heures dans son studio et on invente, et on se conseille. Je l'appelle Chico-chan maintenant!

J'ai entendu dire que quand un artiste travaille sur un projet, il rencontre un moment qui s'appelle le "blocage créatif". Et quand ça t'arrive, y'a t-il quelque chose qui te réinspire?

Ouais, c'est bizarre car il y a des moments où ta créativité est présente, ou bien pas du tout. Et puis tu apprends que c'est normal. C'est comme au sport: il y a des moments où le joueur est trop fatigué ou trop stressé. Mais lorsque ça m'arrive, j'essaie de penser à ce qui m'a inspiré quand j'étais un gamin car c'est pour cette raison que je fais ce métier. J'essaie de penser à Astroboy ou Star Wars, à mes figurines G.I. Joe et ça rallume la flamme de ma passion. Mais ça prend un moment, car tu deviens vraiment frustré. Pas déprimé mais frustré ! Réellement frustré parce que tu te dis: "J'ai pu le faire hier, et aujourd'hui je peux même pas dessiner un visage...". Et tout le monde, que ce soit un écrivain, un directeur de film, un peintre ou dans n'importe quelle discipline de l'art, tout le monde y fait face un jour. Certaines personnes peuvent l'ignorer, et d’autres non. C’est vraiment dommage parce que j'ai vu de brillants artistes abandonner pour un simple blocage ! C'est quelque chose qui s'apprend avec l'expérience. Mais il faut se rendre à l'évidence, il faut réaliser ce que l'on est: tu veux peindre comme Picasso mais au final tu dessines toujours avec un style différent. Ça demande de la maturité pour enfin dire : "c'est ce que je suis". Il faut accepter ce que l'on est et continuer ta sa vie en ayant ça en tête.


Tu disais que tu faisais aussi des jouets?

Ouaip, encore un de mes rêves d'enfant! Quand j'avais l'âge, je m'y suis mis directement. Mais ça me déplait quand je laisse une autre société faire mon travail, c’est pourquoi j'ai créé ma propre compagnie de jouets. J'ai commencé à travailler pour McFarlane pendant 10 ans et Tom (McFarlane) m'a appris énormément de choses, peut-être même trop puisque j'ai aujourd’hui ma propre boîte ! Mais faire des jouets est en réalité très cher. Cependant grâce à Tom, je travaille avec les bonnes personnes. Mon problème, c'est que je veux tout faire moi-même. Si je fais un dessin animé, je veux faire la musique, l'animation, les voix, bref tout! Alors j'essaie d'être un peu plus modéré en essayant de travailler avec d'autres personnes, comme pour les jeux car c'est impossible de faire tout par soi-même.
En gros, je vis mes rêves d'enfants. Mais maintenant que j'y pense, je fais des livres, des jouets, je travaille sur Metal Gear Solid... Il y a 20 ans, jamais je n'aurai cru pouvoir faire ne serait-ce qu'une seule de ces choses. J'habitais à l'ouest de l'Australie, qui est un endroit très isolé. J'achetais mes livres au rabais. Il n’y avait pratiquement aucun habitant et les grands magasins étaient à des kilomètres. Petit à petit, j'ai commencé à perdre mes rêves en restant dans cet endroit loin de tout, durant mon enfance. Mais en grandissant, les gens, ma femme et mes amis m'ont dit: "N’abandonne pas !" Je les ai écoutés et j'ai pu voir le monde extérieur et enfin commencer à réaliser mes rêves grâce à eux.

Tu as aujourd'hui ta propre compagnie de jouets, à quoi travailles-tu en ce moment? Et quel est ton rêve aujourd’hui?

Je veux faire des jouets avec lesquels je veux jouer. Je travaille avec des gens très talentueux. Nous ne pensons pas ainsi: "Si on vend 200 figurines, combien va t-on se faire?". Nous voulons simplement faire de bons jouets. Mais le plus beau compliment qu'on puisse me dire est "Tu m'as inspiré à..." "Aller à l'université et faire ça" ou "Reprendre le crayon"... Pour moi c'est l'ultime récompense ! Mon rêve c'est qu'une autre personne fasse de meilleurs jouets que moi et me mette au chômage. Ainsi je pourrais aller dans ma tombe en me disant que "cette personne que j'ai inspirée a recommencé à dessiner pour continuer son rêve et a fait encore mieux que moi."



THE KOJIMA PRODUCTIONS REPORT Session 101
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