Un article du
Journal de l'économie japonaise, plus connu sous le nom
« Nikkei », semble avoir de nouveaux éléments consternants sur la situation actuelle des employés de
Konami au Japon, et donc de
Kojima Productions. Les conditions de travail seraient si désastreuses que certains employés, exaspérés par la situation, auraient décidé de les révéler au célèbre site financier.
Selon Nikkei et son article intitulé
« Konami, l'empire Kozuki a commencé à se déchirer », la situation chez Konami aurait commencé à se dégrader vers 2010 lorsqu'un jeu mobile, appelé
Dragon Collection a rencontré un grand succès. Comme la plupart des jeux mobiles, ses coûts de développement n'étaient pas élevés. On parle d'un million de dollars. Voyant les bénéfices énormes engendrés par Dragon Collection,
Kagemasa Kozuki (fondateur de Konami) et les financiers auraient donc décidé de s'orienter d'avantage sur ce type de jeu très lucratif Japon, et ce, au détriment des titres dits
« classiques » et plus coûteux à réaliser. Des informations qui rejoignent
les propos du président de Konami, Hideki Hayakawa, en mai dernier. Jusqu'ici, il est difficile d'en vouloir à Konami qui, comme toutes les sociétés dans le monde, vise les profits. Toutefois, les éléments dévoilés dans la suite de l'article sont totalement consternants s'ils s'avèrent exacts.
Pour commencer, ce repositionnement stratégique entreprit par les dirigeants de Konami aurait engendré des conditions si strictes que le développement de certains jeux auraient été stoppés, comme
Suikoden ou
Tokimeki Memorial, et provoqué par la même occasion certains départs comme celui d'
Akira Uchida, le créateur de Love Plus, en mars dernier, peu avant que
l'affaire Kojima Poroductions éclate publiquement.
« Les contraintes actuelles empêchent d'exprimer pleinement notre créativité » expliquait d'ailleurs Akira Uchida lors de son départ. Nikkei évoque également le cas de
Momotarô Dentetsu dont le comportement de Konami aurait mis fin à la licence. Selon le journal japonais, il y aurait eu un désaccord sur la répartition des revenus entre Konami et les créateurs. L’éditeur japonais aurait modifié les conditions sans préavis. Toutefois, il semblerait que la licence soit aujourd’hui entre les mains de Nintendo, suite à un accord des droits d'exploitation avec Konami.
Toujours selon Nikkei, le développement de
Metal Gear Solid V : The Phantom Pain s'élèverait à plus de 80 millions de dollars (probablement,
Fox Engine compris).
Hideo Kojima serait d'ailleurs tombé en disgrâce chez Konami parce qu'il n'aurait pas respecté la date de sortie du jeu initialement prévue. Ces éléments rejoignent
les sentiments évoqués par Rika Muranaka, il y a quelques jours.
Vous le savez,
Konami a confirmé que Kojima Productions a bien été dissous en mars dernier. Aujourd'hui, l'équipe porterait le nom du
« Département de production N°8 ». Les ordinateurs de l'équipe ne seraient plus connectés à Internet. Seuls Intranet et les messages envoyés en interne seraient autorisés. La plupart des employés n'auraient donc pas leur propre adresse email professionnelle. Et les employés qui doivent traiter avec des personnes extérieures à l'entreprise auraient une adresse email qui changent tout les mois.
Lorsque les employés de Konami quittent leur bureau pour prendre leur pause déjeuner, leur temps serait surveillé et chronométré par un système de badges. Ceux dont la pause est trop longue seraient dénoncés et sanctionnés. Les caméras de sécurités présentes un peu partout dans les couloirs serviraient à surveiller et à tracer les déplacements des employés. Les développeurs (quel que soit leur expérience) qui ne sont pas considérés comme
« utiles » ou
« efficaces » seraient réaffectés à d'autres tâches, parfois ingrates, comme gardien de sécurité, agent d'entretien dans les clubs de fitness, assembleur de machines à sous,... Les employés seraient également surveillés sur les réseaux sociaux comme Facebook où un mot mal placé de la part d'un employé peut voir son poste remanié, dans le meilleurs des cas. Une intimidation
déjà dénoncée par Ben Judd, l'agent de Koji Igarashi, l'ancien producteur de
Castlevania qui a lui aussi quitté Konami.
Il est important de noter qu'un porte-parole de
Konami a confirmé certains éléments évoqués ci-dessus, le 20 mars dernier. Celui-ci a en effet expliqué que la limitation d'accès à certains moyens de communication (Internet, emails, téléphone,..) résulte de la restructuration en question. Toujours d'après ce porte-parole, ces mesures ont été prises afin que l'équipe se concentre sur le développement. Cette limitation touche également Hideo Kojima qui fera moins d'apparitions médiatiques.
Triste...
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L'équipe de Kojima Productions et Akio Otsuka, le 26 décembre 2014.
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Nikkei,
Thomas James,
Kotaku,
Serkan Toto