Bien souvent,
Hideo Kojima évoque, dans ses entrevues ou sur Twitter, les œuvres littéraires et les films qui ont influencé ses réalisations passées ou qui l’inspirent pour ses nouveaux projets. C’est la raison pour laquelle, il est intéressant de s’y attarder. Elles prolongent l’expérience offerte par ses jeux, un peu à l’image de Para-Medic conseillant de nombreux films à Big Boss dans Metal Gear Solid 3.
« Alors que je travaillais sur Metal Gear, je voulais y développer une infiltration comme celle de « The Wild Geese » où ils s’infiltrent en équipe. C’était avant que nous changions d’idée pour passer d'un "jeu de forces spéciales" à un "jeu d'infiltration où on évite l’ennemi". En réalité, il n’existe pas de façon de s’infiltrer en solo. Cependant, à cette époque nous n’avions pas le choix en raison des restrictions du hardware et du game character. »
Pour comprendre les propos de Hideo Kojima, et pour me rendre compte de ce que nous avons manqué dans le premier
Metal Gear, je me suis décidé à regarder
The Wild Geese, un film plus connu dans nos contrées sous le titre
« Les Oies Sauvages » avec des stars de l’époque comme Richard Burton, Roger Moore, Hardy Krüger ou Richard Harris. Et force est de constater que bien des éléments se retrouvent, malgré tout, dans
la saga de Hideo Kojima. Le film met en scène une bande de mercenaires anglais à la retraite engagés pour sauver le président déchu du Zembala afin de le remettre au pouvoir à la tête de ce pays africain. Ces vétérans ont pour mission de tuer pour imposer des idées – qu’elles soient justes ou non – sur la destinée de certains hommes. Ça ne vous dit rien ?
Malgré son synopsis bien sérieux, le film l’est un peu moins, peut-être maladroitement. Car je serais incapable de dire si l’humour y est volontaire ou non. A titre d’exemple, je retiendrai Roger Moore dans un rôle étrangement sadique aux répliques devenues cultes.
« J’ai les talons à la place des couilles » (1) dit-il à son supérieur, Richard Burton, immédiatement après avoir atterri violemment en parachute sur le sol Africain.
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La discrétion, tout ça...
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Oui, le film partage des similitudes avec
la saga Metal Gear, notamment cette scène où les mercenaires sautent d’un avion pour débarquer au Zembala. Certains plans dans l’appareil rappellent sans effort ceux qui débutent
Metal Gear Solid 3 (2). Ou plus tard, lorsque l’un des mercenaires, Hardy Krüger, utilise son arme fétiche, une arbalète armée de flèches empoisonnées, qui n’a rien à envier à celle de
The Fear dans
MGS3.
Presque tout ce que j’aime peu dans
Metal Gear Solid se retrouve dans ce film. Les thèmes un poil fumeux et téléphonés sur la camaraderie, la nostalgie du combat, les vieux briscards et les tirades à faire pleurer des violons… Mais comme dans
Metal Gear, je prends tout ça au second degré, sans quoi il m’aurait été impossible de boucler les deux heures de film.
Alors, oui ! Heureusement que la technique n’a pas permis à Hideo Kojima de pouvoir réaliser
Metal Gear comme le film The Wil Geese qui a très mal vieilli. Il faut vraiment voir ces vieux briscards s’infiltrer dans la jungle et dans les bases ennemies. Un troupeau de supporters complètement torchés n’y ferait pas plus de bruit.
Motosada Mori en serait malade ! Comme quoi, ce n’est pas la 'technique' qui fait les bons jeux ! Mais maintenant que
le Fox Engine arrive, j’ai peur…
Détendez-vous, je plaisante. Quoique…
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Même l'affiche du film inspire Hideo Kojima
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Notes :
(1) En version originale : "Oh fine, fine thanks. I tell you, Jock, that's it. My heels are where my balls used to be".(2) Je ne citerai pas Metal Gear sur Nes qui débute aussi par un parachutage, Hideo Kojima n’ayant eu aucune implication dans cette version.